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« Nous apportons aux investisseurs la sécurité de la dette infrastructures et une contribution significative à la transition énergétique »

Entretien avec Philippe Garrel, Directeur des fonds de dette Transition énergétique, Sienna Investment Managers, par l’AGEFI.

Quelles sont les nouvelles dynamiques à l’œuvre dans l’univers des énergies renouvelables ?
Tout d’abord, l’indispensable flexibilité des réseaux est une donnée majeure, qui se traduit en 2024 par une place centrale donnée au sujet du stockage, des batteries, des réseaux de chaleur, aux côtés de l’hydrogène, qui reste difficile à appréhender. La montée en puissance des biogaz, notamment de la méthanisation, c’est-à-dire la fermentation de matière organique (boues de stations d’épuration, déchets agricoles…), est aussi une tendance forte actuellement. L’Allemagne est en avance sur la France dans ce domaine, mais GRDF a fait part de ses ambitions d’accélérer le remplacement du gaz d’origine fossile par des gaz verts, pour des raisons environnementales et également d’autonomie énergétique. Le début de l’année a aussi marqué un point d’inflexion concernant la mobilité électrique, dont la nécessité ne fait plus de doute, ce qui se traduit par le développement rapide de réseaux de bornes de recharge.

Le contexte financier est-il favorable à la dette privée dédiée aux infrastructures d’énergies renouvelables ?
Le rendement offert par l’obligataire « investment grade » liquide est de moins en moins attractif alors que les spreads offerts par la dette privée d’infrastructures se maintiennent à des niveaux élevés tout en conservant une grande robustesse intrinsèque à cette typologie d’actifs qui ont un niveau de risque bien défini. Comme pour des infrastructures telles que les autoroutes ou les aéroports, nous structurons nos financements en dette privée en nous fondant sur les cash flows anticipés. Juridiquement, ces financements sont structurés via un SPV (Special Purpose Vehicle) qui est un véhicule dédié à l’opération et qui porte les actifs tangibles qui sont financés. Ce risque contrôlé est d’autant plus différenciant que nous observons une montée des difficultés dans l’univers corporate. Nous offrons ainsi aux investisseurs, à la fois la sécurité des infrastructures et un objectif environnemental, de contribution à la transition énergétique. Enfin, nous observons des mouvements de disruption bien plus rapides qu’imaginé. Les entreprises seront de plus en plus confrontées à des risques liés à l’atteinte de la neutralité carbone qu’elles peineront à identifier, en particulier concernant les émissions du scope 3. Se prémunir contre l’obsolescence d’actifs existants est une préoccupation à laquelle répond l’investissement dans des actifs d’avenir, les infrastructures d’énergie renouvelable.

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