En compagnie de Joël Moriot, Laurent Chaudeurge et Marie De Leyssac, David Taieb rappelle d’abord que la perception du temps nécessaire pour investir en bourse demeure un frein majeur : selon un baromètre récent, six Français sur dix estiment que l’investissement en bourse exige beaucoup de temps. Cette idée reçue explique en partie pourquoi les particuliers privilégient des placements simples, notamment via les ETF, ces fonds indiciels cotés qui répliquent la performance d’indices de référence. Pour Taieb, les ETF séduisent par leur transparence et leur facilité d’accès, mais aussi parce qu’ils répondent à une tolérance au risque modérée chez la plupart des investisseurs, qui font davantage confiance à ces produits qu’à une gestion active plus complexe. Il note toutefois que la compréhension des critères extra-financiers (taxonomie, articles 8 ou 9 SFDR) reste faible chez la clientèle généraliste, qui se concentre surtout sur les labels ISR les plus simples.
L’expert souligne que l’investissement en bourse doit s’envisager sur le long terme, afin de bénéficier d’une stabilité accrue et d’une rentabilité supérieure. Il recommande d’investir régulièrement, même de petits montants, pour profiter de l’effet de lissage et de la capitalisation sur la durée. Cette stratégie suppose cependant d’avoir du temps devant soi, ce qui n’est pas toujours compatible avec les attentes de certains épargnants. Taieb évoque également l’intérêt croissant pour les plans d’investissement programmés, à l’image du modèle allemand, qui permet d’injecter chaque mois une somme fixe sur les marchés. En France, ce système reste limité par la réglementation, mais il pourrait se développer à l’avenir, notamment à travers le PEA.